gaduman

Agent Provocateur dans ses heures les plus sombres

Une perle. Cette marque a souvent suscité mon intérêt pour sa communication : des expériences online fortes, drôlement bien ficelées, au poil. Cette fois c’est dans le cadre du lancement de la collection 2011-2012 baptisée « Soirée » que la marque de lingerie fine nous sert un court métrage de choc. Attention, ouvrez grand les yeux, montez le son, ce film est du pur génie.

Moult références y figurent : Scream bien sûr, mais l’ambiance me fait également très fortement penser à La Cérémonie, de Chabrol. Je ne sais pas trop pourquoi, la maison, le piège, cette détresse… Toujours est-il que « Les fleurs du mal » fonctionne très bien. Des actrices au top, une esthétique de l’horreur très fine, des plans et un montage sans fautes, et une deuxième partie métal qui a tout pour dérouter. Cet ensemble crée le malaise propre à l’horreur, celui qui nous met dans une situation intenable où l’issue est plus qu’incertaine. La pauvre dame en peignoir n’y coupera pas. Mais quel final ! Morte puis re-vivante, la voilà zombifiée. Scène magistrale de sa renaissance, où sa part d’humanité s’est envolée pour de bon.

Axe se lance dans le teen movie horrifique

Moins fin et plus convenu, le film de Axe est un melting-pot des classiques du genre. Une pincée de Scream (décidément redevenu trendy depuis le 4e opus), une cuillère de The Shining (sans la hache), et puis du zombie. Classique poursuite, où même la musique est empruntée à Psycho d’Hitchcock, devenue le poncif audio du film d’horreur. Pour le reste, Axe a définitivement quitté la catégorie « déo » pour sombrer dans celle des tue-mouches.

Feiyue s’essaye au loup-garou

Nuit, baskets, chaussettes montantes, rimmel qui a coulé. Visiblement la jeune demoiselle est en détresse. Et un loup-garou est à ses trousses. Damned! Malheureusement je n’accroche pas. Les plans se veulent stressants (la course, le noir, les cris, les yeux lumineux) mais finalement sont un peu plats. On sait d’avance qu’elle va se faire avoir, il n’y a pas de suspens elle a l’air trop gourde. Pas d’espoir, pas d’identification, du coup on vire du côté du loup. Vas y sers-toi, elle est tombée sur un chemin plat. Par contre tu feras attention t’as des spaghettis à la place des griffes.

Bon l’idée qu’il convoite ses chaussures est marrante et la chute apporte une petite surprise, mais pour ma part j’évite de mettre les tennis de ma femme.

Asterix ne me fait pas peur

Peur sur le parc, deuxième édition de la campagne d’horreur chez Astérix. Il s’agit d’un parcours de vidéos interactives sur Youtube : faites vos choix, votre vie en dépend. C’est gentillet. Le plus fun a été la vidéo personnalisée envoyée à certains blogueurs façon Projet Blair Witch. Le reste est sympathique mais pas fou, parfois longuet, tandis que la fin tombe un peu « comme ça ».

Et donc, l’horreur ?

La peur, elle motive. Elle provoque des réactions vives, des émotions fortes. Associer une expérience de marque à ce moment si particulier est comme pour le jeu, ou l’humour, une tentative d’accrocher l’individu par une expérience qui le liera à cette marque. Comme on aime se faire peur, on y retourne. Dans les cas évoqués, tous sortis ces derniers jours, l’approche n’est pas toujours la même. Du malsain à l’humour, il y a un rayon de possibilités. Agent Provocateur sort clairement du lot selon moi, car au-delà de se contenter de codes convenus, la marque parvient à créer quelque chose d’unique en réinventant un peu ce que nous connaissons. Toujours est-il que le sujet n’est pas neuf, j’avais déjà évoqué l’horreur dans la pub télé en novembre 2008. Ca revient par moments. A rapprocher d’ailleurs du retour (cyclique) des zombies, avec récemment cette campagne foot / p0rn / zombies 70’s, mais c’est un autre sujet.